Descriptif
Dans l'espèce humaine, le développement du tissu adipeux se produit entre le second et le troisième trimestre de la grossesse dans divers sites (joues, cou, épaules, reins) [16, 15,4]. Contrairement aux affirmations dogmatiques antérieures, le développement du tissu adipeux est un processus continu tout au cours de la vie, même si les périodes post-natale et pubertaire apparaissent les plus critiques à cet égard. Chez l'homme [16,15,4] et chez d'autres espèces comme le cochon [11], la formation du tissu adipeux se déroule en plusieurs étapes, l'émergence des lobules adipeux étant couplée très étroitement à la néovascularisation du tissu et conduisant à la formation d'adipocytes susceptibles de répondre aux hormones lipolytiques [17]. De telles observations soulignent que les différents signaux biologiques requis pour la différenciation complète des cellules adipeuses sont présents in utero. Au niveau cellulaire, le processus de différenciation comporte également plusieurs étapes, comme l'ont montré les travaux in vitro effectués à partir de pré-adipocytes en lignée continue ou en culture primaire [3].
Les résultats indiquent que :
- les cellules précurseurs d'adipocytes ou adipoblastes sont unipotentielles, conduisant donc uniquement à la formation de cellules adipeuses,
- l'émergence de marqueurs précoces, qui définit "l'engagement" des adipoblastes est couplée à l'arrêt de la prolifération des cellules ; elle conduit à la formation de préadipocytes,
- l'émergence des marqueurs tardifs, qui définit le processus de différenciation terminale et correspond à l'accumulation de lipides, est couplée à une reprise de la prolifération des préadipocytes, limitée généralement à une seule mitose ; ce processus conduit à la formation d'adipocytes et requiert la présence de l'hormone somatotrope (GH), de triiodothyronine (T3) et d'insuline.
Un autre point important relatif au développement du tissu adipeux humain concerne les relations entre tissu adipeux brun (BAT) et tissu adipeux blanc (WAT), dans la mesure où il est admis que tous deux coexistent chez le nouveau-né. Ce point est imposant au niveau cellulaire, compte-tenu de l'existence ou non d'adipoblastes blancs et bruns d'origine distincte et du rôle postulé du BAT dans la thermogénèse induite par l'alimentation [réf. 22, et voir plus loin].
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