Vanessa Rousseau

Prix Jean Trémolieres 2004

Le goût du sang : croyances et polémiques dans la chrétienté occidentale à l’Age Moderne

Le projet :

Auteur : Vanessa Rousseau

Centre de Recherche : Université de Paris XIII – Villetaneuse

Thèmes : Anthropologie

Descriptif

L’interdit de consommer du sang, présent dans la tradition juive et cela dès les temps hébraïques les plus reculés, fut préservé par la chrétienté jusqu’à la fin du XIIème siècle. A partir de cette époque, des mets de sang semblent faire leur apparition sur les tables chrétiennes non sans quelques réticences et préjugés hérités des temps anciens. 

Pourquoi cet interdit du sang, hérité de la tradition hébraïque fut-il si longtemps suivi par la pensée chrétienne ? Quels furent les moments clés de la tombée en désuétude de ce tabou ? Après une étude du système de représentation hébraïque concernant l’incorporation de sang et son rapport avec la pensée chrétienne, le lecteur est invité à une histoire des croyances mais aussi à celle des pratiques culinaires et médicales faisant du sang l’objet de toutes les controverses. La médecine, les régimes de santé, les pharmacopées, l’abattage et la préparation des viandes, la répartition des temps en charnage et carême révèlent une persistance des tabous anciens durant tout l’Age Moderne. 

Au crépuscule de la médecine des humeurs, le sang devient certes plus aisément consommable, mais la découverte des Nouveaux Mondes relance quant à elle les vieux débats sur l’anthropophagie et son avidité de sang. L’apparition parmi les esprits de nouveaux mythes venus du centre-est européen concernant les vampires, montre en ce sens un refus croissant de l’animalité humaine. Les transfusions sanguines entraînent à leur tour des polémiques qui font passer le sang du statut de tabou religieux, abandonné depuis des siècles, au statut de mystère et de mythe culturel

Cette approche historique, philosophique mais aussi anthropologique montre en quoi le sang, au cœur des pratiques sociales, nourrit de son souffle les usages et les craintes les plus vives portés sur les mystères du vivant

Nos prix

Prix Projets de Recherche

Ces prix récompensent chaque année 4 à 6 projets de recherche originaux dans le domaine de la nutrition ou du comportement alimentaire.

Prix Benjamin Delessert

Crée en 1988, ce prix récompense un chercheur de renom pour l'ensemble de ses travaux.

Prix Jean Trémolieres

Ce prix, qui traditionnellement récompensait un ouvrage récent autour du comportement alimentaire, fusionne avec les Prix de Projets de Recherche.