Introduction
Les travaux modernes, basés sur l'utilisation de techniques morphologiques, electrophysiologiques et fonctionnelles appropriées, ont établi sans ambiguïté que l'innervation des viscères ne constituait pas un système essentiellement moteur, comme on l'admettait classiquement. En effet, il existe dans tous les nerfs du système nerveux autonome de nombreuses fibres afférentes qui, parce qu'elles sont le plus souvent fines et amyéliniques, avaient échappé à l'observation des chercheurs (ct. Mei et coll. 1980). Ces fibres proviennent de récepteurs (intérocepteurs) localisés dans toutes les couches des viscères : muqueuse, musculeuse et séreuse. Sensibles à divers types de stimuli mécanosensibles, thermosensibles et chémosensibles, les intérocepteurs fournissent aux centres nerveux une information riche et variée dans les conditions physiologiques. Il en découle que la sensibilité viscérale paraît davantage impliquée dans les régulations normales de l'organisme que dans la douleur.
Cet exposé, consacré à la sensibilité de l'intestin, illustrera parfaitement l'importance quantitative et fonctionnelle de l'innervation sensitive viscérale. Il comprendra deux parties. Dans la première partie, nous rappellerons les données morphologiques et électrophysiologiques principales qui établissent la richesse de la sensibilité viscérale. La deuxième partie de l'exposé portera sur le rôle physiologique des afférentes intestinales.
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